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Marzouk : Voici nos critères pour voter pour ce gouvernement

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Mohsen Marzouk, secrétaire général du Mouvement Machrou Tounés était l’invité d’Amina Ben Doua dans Midi-Show d’aujourd’hui, lundi, 15 août 2016.

Marzouk a expliqué la position de son parti par rapport au nouveau gouvernement d’unité nationale. Il a parlé de l’avancement des négociations à ce propos.


Marzouk a expliqué que la présence de Machrou Tounés lors des négociations est un devoir national. « Le chef du gouvernement nous a demandé de venir, et comme nous sommes responsables, nous nous sommes présentés au rendez-vous pour donner notre avis ». Marzouk ajoute que pour l’intérêt du pays, le gouvernement prochain doit réussir et que leur participation se limite au dialogue.

« On a bien dit au chef du gouvernement que nous ne sommes pas prêts à gouverner. En effet, lorsqu’on n’a pas une grande assise populaire,  que notre parti n’est pas encore bien structuré, on ne doit pas penser au pouvoir, comme le font d’autres partis ! Nous sommes encore un parti jeune et savons que ce n’est pas encore le moment de gouverner ».


Voici ce qu’on a recommandé à Chahed


Mohsen Marzouk a par ailleurs dit que son parti a donné à Chahed un ensemble de critères pour que son gouvernement réussisse.  Il a dit  avoir conseillé Chahed de ne pas se laisser tenter par les calculs partisans. Et même s’il sera contraint de faire des calculs dans ce sens, il lui a recommandé que ceci ne doit pas se faire au détriment de la compétence.

Il a ajouté qu’il lui a suggéré de ne garder aucun ministre du gouvernement Essid ;  qu’au moins la moitié des ministères ne doit pas être gérée par des ministres partisans. 

Il a ajouté qu’il a conseillé Chahed de ne pas choisir des ministres partisans qui ne soient connus pour leur passé agressif et leurs positions d’hostilité.  Il lui par ailleurs,  vivement,   recommandé de choisir des ministres de « poids-lourd », ceux expérimentés et ce, au moins, dans 4 à 5 secteurs importants.


Marzouk : Les critères pour qu’on vote « oui »


Concernant l’idée que se fait son parti du nouveau gouvernement, Marzouk dit que l’image n’est pas encore claire. « On ne va pas juger les intentions, mais les résultats. Une fois la liste finale est prête, on va voir si la formation répond à nos critères, on l’évalue et on jugera si oui ou non, on va voter pour le gouvernement Chahed.
Si le gouvernement est totalement contraire à ce qu’on préconise, on votera contre. Si la formation est globalement satisfaisante, on la soutient. Et si on juge qu’elle répond moyennement à nos critères, on donnera un délai de 100 jours de soutien, puis on évolue ses résultats et on revoit notre soutien.  En effet, si par exemple, je vois que le gouvernement lutte véritablement contre la corruption, on va le soutenir, mais s’il va dans la mauvaise direction, on ne le soutient plus, c’est tout !»

 


Que Chahed n’entende pas ceux qui veulent un gouvernement de « schtroumpfs »


En revenant sur une ancienne déclaration où il dit qu’il refuse qu’on ait un gouvernement de ''Schtroumpfs'', Marzouk explique que ce qu’il entendait par là, c’est que les critères de sélection ne soient pas "parce qu’on est jeune, ou beau, ou qu’on appartient au parti « X » ou au parti « Y » "!

« Soyons sérieux, la Tunisie est dans une situation très difficile et ici, je m’adresse à Chahed : il faut être franc avec le peuple, lui dire la vérité sur la situation financière. Je conseille Chahed de ne prendre que le peuple comme vis-à-vis et non pas les partis. Certes, c’est bien qu’un ministre soit jeune ou qu’on ait des ministres femmes, mais c’est la compétence qui prime », dit-il.


Marzouk ajoute qu’il faut que le prochain gouvernement soit un gouvernement de guerre contre le terrorisme et la corruption et qu’il soit un gouvernement de réforme pour booster l’économie, améliorer la santé, l’éducation, etc.

« Voilà ce que je dirais à Chahed : choisissez la vérité et la compétence et le peuple sera de ton côté. Parce que si le gouvernement est bâti sur la complaisance partisane on ne réussira pas !



Le premier défi de Chahed est de combattre la corruption


Marzouk dit que certaines « Grosses têtes » sont impliquées dans 250 affaires de corruption et que les dossiers ne sont toujours pas ouverts.

« C’est le système complet qui doit être revu. Il faut avoir la volonté politique de lutter contre la corruption en Tunisie. Il en est de même pour les mafias. Et ce n’est sûrement pas en s’attaquant aux marchands ambulants qu’on va résoudre cette affaire, il faut remonter jusqu’à la source. Aujourd’hui, les contrebandiers ne comptent plus leur argent en dinars, mais au mètre cube ! On parle de 10 à 15 milliards de dinars !

Si le gouvernement s’attaque à deux ou trois grosses têtes, il nous donnera une preuve de sa bonne volonté. En plus, les autres auraient peur. D’ailleurs, au lieu de faire la manche aux autres pour avoir des prêts, on peut justement pousser ces contrebandiers à payer leurs taxes et leur proposer une régularisation de leur commerce, ce qui fera rentrer l’argent dans le marché national ».



Un Front Républicain aux élections municipales


En évoquant le Front Républicain qu’il rêve de  former, Marzouk dit que les négociations se sont arrêtées depuis le lancement de la formation du gouvernement d’unité nationale. Il a dit que l’idée est née d’un constat : "70% des Tunisiens ont voté pour le projet moderne-progressiste.   Maintenant, les discussions se sont arrêtés parce que certains ont des convoitises au sein du gouvernement, mais après la création du gouvernement, je pense qu’il y aura plus de fâchés que de satisfaits et ils vont revenir à la discussion.

Le Front est toujours d’actualité. Nous avons des chances de réussir parce que le peuple est dans sa majorité centriste, progressiste et moderniste. Si nous nous unissions, on sera plus fort.  Ceci nous donnera la majorité parlementaire avec plus d’aisance. On pourra également avoir plus de chances aux élections municipales.

On va tendre la main à tous ceux qui nous ressemblent. Hormis Ennahdha, Hizb Ettahrir et le CPR, qui ne nous ressemblent pas et sont nos adversaires, nous pouvons tendre la main à tous les autres".